

Il est difficile d’ignorer Michael Burry, cet investisseur visionnaire qui a su déceler la crise des subprimes en 2007 avant quiconque. Sa clairvoyance lui a permis d'empocher plus de 800 millions de dollars.
Aujourd'hui, il dirige le fonds d’investissement Scion Asset Management. Mais que nous révèle son dernier grand pari sur les marchés ?
Cette semaine, un éclairage a été projeté sur les mouvements des gestionnaires d'actifs via les fameux formulaires 13F. Ce document, à destination des institutionnels gérant plus de 100 millions de dollars aux États-Unis, nous offre un aperçu de leur stratégie, bien que datant parfois de 45 jours.
Notre "Big Short", rappelant son passage cinématographique, semble avoir recentré son portefeuille.
Il s'est délesté de valeurs chinoises telles que sont ALIBABA et JD.COM, jadis représentant 19% de ses actifs, ce qui peut sembler compréhensible à la vue destrès mauvaises données économiques publiées sur la Chine ces 6 derniers mois.
Son orientation actuelle ? Une inclinaison baissière notable. Néanmoins, une lecture attentive semble de mise avec cette information !
Les 93% de son portefeuille, équivalant à 1,6 milliards de dollars, ne correspondent pas à la valeur de la prime, mais à la valeur notionnelle des actifs couverts, le tout multiplié par 100.
En réalité, sa position serait d'environ 129 millions de dollars, soit à peu près 50% de son portefeuille pour un AUM à 237 millions de dollars (en mars 2023).
Toutefois, nous ne connaissons pas exactement le prix d'exercice de chaque options et tout n'est qu'hypothèse, il apparait donc essentiel d'éviter la propagation de fausses rumeurs à ce sujet, surtout en prenant en compte le fait que le fonds de Burry ne gère que 237 millions de dollars.
Une nuance cruciale souvent mal interprétée par certains comptes twitter en quête d’informations sensationnelles pour leur public très souvent non averti sur ces sujets.
Je me permets donc un conseil : toujours affûter son sens critique, l'information financière, même diffusée par de prétendus experts, peut s’avérer trompeuse et qui pourrait vous faire prendre de mauvaises décisions.
Contrairement à son short de 2007 ou il anticipait la crise des Subprimes, Burry semble désormais simplement prémunir d'un retournement de marché en couvrant son portefeuille.
Le contexte actuel : un marché action où la valorisation frise l'excès.
Et pour dire, la prime de risque actions / obligations n'a jamais été aussi faible depuis 2008.
Si l'on compare le rendement prévisionnel du S&P 500 à celui des bons du Trésor américain sur 10 ans, l'écart est au plus bas depuis vingt ans, flirtant avec les 100 points de base. Un tel scénario nous renvoie irrémédiablement à l'ère de la bulle Internet.
La doctrine "There Is No Alternative" (TINA) paraît obsolète.
Aujourd'hui, les obligations américaines se posent en alternatives séduisantes malgré la récente dégradation de la note de crédit des Etats-Unis par l’agence Fitch, conjuguant rendement attrayant et risque quasi-négligeable.
Et ça, Michael Burry l'a bel et bien compris.
Il convient également de noter qu'à chaque fois que Mr Burry a annoncé un krach sur une occurrence de 7 fois le S&P500 a enregistré un gain moyen de +23% au cours des 12 prochains mois.